Imaginons une entreprise qui embauchait trois jeunes de moins de 26 ans : Alain, Bernard et Véronique. Suivez bien les couleurs elles vont vous servir de repères.
Elle les embauchait le même jour et les payait au SMIC soit 1350 euros brut pour simplifier (1357,07 exactement pour 169 heures mensuelles).
Alain était embauché en CPE, Bernard en CDI, Véronique était également embauchée en CPE (en effet, la loi ne substituait pas le CPE au CDI, elle créait cette possibilité, l'employeur pouvait choisir, le salarié exprimer une préférence)
Alain est licencié le 23e mois,
Véronique pour cause réelle et sérieuse le 25e mois,
Bernard le 21e mois.
Alain a un mois de préavis, qu'il effectue. Il touchera l'indemnité de rupture de 8% soit 2592 euros (8% de 1350 euros brut X 24 mois travaillés).
Bernard, en CDI, a deux mois de préavis qu'il effectue et quittera son emploi le 23e mois, le même jour qu'Alain : il touchera zéro euro d'indemnité. En effet, l'indemnité légale de licenciement n'est due qu'après deux ans d'ancienneté, seuil non atteint ici. A ancienneté égale, on passe de 2592 euros à zéro.
Véronique est quant à elle en CDI de droit commun, la période de consolidation étant terminée. Elle effectue deux mois de préavis, et touche l'indemnité légale de licenciement, soit 270 euros, en supposant qu'elle a pris tous ses congés payés : un dixième de mois par année d'ancienneté soit 20% de 1350 euros.
Moralité : Employeurs, vous vouliez licencier des jeunes ? Il fallait les prendre en CDI, ça coûtait moins cher.
Etudiants, vous vouliez être protégés ? Il fallait demander que le CPE dure... dix ans !
Mille excuses à Maître Eolas, j'ai trouvé cet exemple sur un blog autre que le votre, qui ne précisait pas l'auteur de cet article...
Sans rancune.
Rédigé par : Patrice | 17 avril 2006 à 16h55
Cher Monsieur,
Il n'y a pas de mal à aller cher l'inspiration ailleurs, (au hasard : http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2006/03/29/312-remettons-en-une-couche-avec-le-cpe ) mais la moindre des courtoisies est de signaler la source de son emprunt, voire de le signaler à l'auteur original afin qu'il puisse le cas échéant faire valoir une objection à la reprise de sa prose sur un site partisan.
Je trouve regrettable ce comportement cavalier de la part d'un élu.
Rédigé par : Maitre Eolas | 14 avril 2006 à 21h56
J'ai du mal à suivre votre raisonnement car vous utilisez un exemple de CDI licencié au bout de 23 mois, ce qui est assez tendancieux .
Alors je vais vous donner mon exemple : j'ai été embauché en CDI au poste où je suis actuellement en avril 2004, après 8 mois d'intérim. J'avais à cette époque 24 ans. Travaillant dans une grande entreprise qui n'est pas au mieux de sa forme, j'aurais eut toutes les chances d'être pris en CPE.
Or, si tel avait été le cas, j'aurais eut toutes les peines du monde à me trouver un appartemment. A l'époque de mon embauche, je "squattais" à droite à gauche depuis près de 2 ans : le CDI m'a permis le jour même de signer un bail.
Aujourd'hui, je vis en couple, avec plein de projets, un emploi qui me plait et j'envisage d'acheter un appartement avec ma compagne. Cela n'aurait pas été possible en CPE... Je pense que mon cas est fréquent (beaucoup de mes amis ont suivi le même parcours). Où est la faille? Où est l'avantage du CPE pour un jeune diplômé?
Rédigé par : Julo | 13 avril 2006 à 13h57